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vendredi 27 juin 2014

L’inégalité France Allemagne


Qu’est-ce qu’un français parmi les 65 millions de français consomme en administration publique comparé à un allemand ? Et pourquoi ?

En 2012, un français, du nouveau-né au mourant, a consacré 4 100 € en rémunération des personnels des administrations publiques (centrales, locales et de sécurité sociale). Pour que ces personnes travaillent il a fallu dépenser 1746 € d’achats de produit, matières et services (stylos, papiers, services informatique, combustibles, expertises, réparations...). A un allemand cela lui coûte 2537 € pour le personnel et 1629 € pour les achats divers, ce qu’on appelle les consommations intermédiaires, au total 1679 € moins cher pour l’allemand.

Maintenant, ce n’est peut-être pas la même prestation de service, et sans doute les allemands bénéficient-ils de moins de transferts sociaux que nous ?

Bah… pas tant que cela, 8097 € par habitant en France, contre 8009 € en Allemagne, soit 88 € de moins par personne (1.09%).

Oui,  mais les allemands sont vieux et ils n’ont pas les mêmes charges que nous et puis, ils n’ont pas d’armée… C’est vrai que leur armée leur coûte 153 € de moins par habitant en ce qui concerne les rémunérations des militaires et leurs consommations intermédiaires, mais ils investissent dans le domaine 2.5 € de plus par habitant. Ils dépensent 54 € de moins pour la police, mais 63€ de plus pour leurs tribunaux dont 35 € pour le personnel. C’est 38 € de plus par habitant  pour la recherche fondamentale. Ils dépensent 15.08€ de moins pour leur éclairage public ! 35,22 € de moins pour l’alimentation en eau ! Cela mériterait de savoir comment ? Comment font-ils aussi pour dépenser moins en services ambulatoire, 672 € par habitant alors nous dépensons 879 € par habitant ? Sans doute sont-ils mal soignés puisque les dépenses publiques pour l’hôpital sont moindres elles aussi (924 € contre 1121 € : 196 € de différence).

Oui mais, ils ont beaucoup moins d’enfants et les enfants ça coûte chers ! 24% de la population allemande ont moins de 25 ans alors que nous comptons en comptons 30%, ce qui représente quand même 203 600 personnes de moins. Et c’est vrai que la dépense des administrations publiques allemandes pour l’enseignement est de 471 € par habitant de moins que nous. 162 € pour l’enseignement préélémentaire et primaire, 207 pour le secondaire, pour le supérieur leurs dépenses par habitant est supérieure de 43 €, ils ont 82 € de moins de services annexes à l’enseignement et ils dépensent 20 € de recherche et développement sur l’enseignement alors que nous n’y consacrons rien (tout au moins dans les comptes).

Les chiffres pourraient être multipliés, Ce qui frappe tout de même, c’est la charge de personnel 267 milliards en France contre 203 milliards en Allemagne, en rapport aux transferts reçus. 64 milliards de moins pour 15 millions d’habitants de plus certes nous avons 203 600 jeunes de moins de 25 ans de plus qu’eux à éduquer, mais ils ont 5.6 millions de personnes de plus de 65 ans à entretenir !

La structure de la population ne saurait tout expliquer. Surtout lorsque l’on compare l’IDH des deux pays. L’IDH (Indice de développement humain) est un indicateur composite qui mesure la richesse par le revenu brut par tête en parité de pouvoir d’achat, l’instruction par la durée moyenne de scolarisation, et la santé-longévité par l’espérance de vie à la naissance ‘l’Allemagne sur un maximum de 1 est à 0.92 en 5ème position mondiale, nous sommes à 0.89 en 20ème place.

Alors pourquoi dépenser tant, pourquoi certains veulent-ils encore dépenser plus, pourquoi ne pas dépenser moins ? Comment dépenser mieux ?

Source : Eurostat base de données   [demo_pjangroup] ; [gov_a_exp]

http://epp.eurostat.ec.europa.eu/portal/page/portal/statistics/search_database

jeudi 12 juin 2014

Par quel foutu hasard ?

Alors quel est ce hasard qui conduirait à l’ordre ? Un hasard qui organise. Par quel hasard cette astéroïde qui arrache à la terre ce qui sera la lune, et sans lune pas de terre. Bien avant c’était déjà ce drôle de hasard qui agglutinant la matière nous donnait le soleil. Et qu’en est-il de celui des galaxies et du Big-bang ? Et de celui de la vie et des esprits ? Oui qu’en est-il de cet autre qui fait muter les gènes? Et de l’épigénétique ? De cette farandole de molécules en nous qui construit nos corps et nos esprits ? Est-ce le même ?
Parmi tous ces possibles, pourquoi celui-ci qui m’a donné le jour comme à tant d’autres. Pourquoi nous donner la pensée si ce n’est pour penser l’impensable ? Non cela ne peut être le hasard ou alors pas cette sorte de hasard que l’on connaît par nos mathématiques. Il n’est pas tirage dans une urne. L’univers est émergence, il n’est pas un choix préexistant parmi d’autres préexistants dans une urne des possibles. Chaque unité d’espace-temps qui passe est un nouvel univers qui tend toujours vers un nouvel ordre. Certes au loin comme au proche tout semble identique mais rien n’est pareil et ce depuis le début des choses.

Alors petit homme que tu parles de Dieu ou que tu parles de science, tu te trompes certainement. Comment ne pas se tromper devant une aussi magistrale création. Et tout cela serait sorti du néant contraction singulière de l’espace-temps. Comme l’homme a eu raison de s’incliner respectueusement et de prier, comme il a eu raison aussi de fiévreusement chercher à comprendre, le peu qu’il a compris lui a tant apporté. Peut-être est-ce maintenant le temps d’être humble et de consacrer une plus ample partie du génie dont nous héritons à préserver notre héritage et à le faire fructifier. Comprendre l’ordre des choses et être les égaux des Dieux n’est-ce pas un peu trop présomptueux pour les singes savants que nous sommes, ne serait-ce pas une tâche impossible ? Alors qu'aujourd'hui notre jardin est encore en trop d'endroits: friches, ronces ou sables des déserts. Notre tendre mère la Terre n’est pas notre esclave, nous ne pourrons l’enchaîner. Notre destin comme son destin ne nous appartient pas. Ou nous évoluons ou nous mourrons. Toute jeune espèce parmi tant d’autres disparues aujourd'hui, jamais nous ne saurons ce que devions être, mais il nous faut vivre pour que peut-être un jour d’autres le sachent. Vivre, n’est pas survivre, vivre c’est être libre, liberté que donne la connaissance car elle seule conduit à la réelle humilité. Donnons cette chance aux autres de la Terre de pouvoir contempler l’ordre des choses avec des yeux illuminés de savoirs.

mercredi 11 juin 2014

France, compétitivité en berne

Depuis quelques décennies la France, hormis quelques productions très spécialisées, disparaît progressivement du paysage du commerce international. Une comparaison avec l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne et le Royaume-Uni illustre ce propos.
Comment mesurer la compétitivité ? Chacun s’accorde à distinguer entre compétitivité coût et compétitivité hors coût. La difficulté est de trouver des indicateurs pour traduire cette distinction. Ici on procède comme suit :
  1. La compétitivité hors coût est mesurée par la part de la valeur ajoutée des activités exportables dans la valeur ajoutée totale. cet indicateur a été choisi pour rendre compte de la dotation en facteurs de production. En effet, un pays ne peut exporter que ce qu’il produit. la structure de la production est donc une information indispensable pour comprendre les performances du pays sur les marchés internationaux. Les activités sont divisées en biens exportables (agriculture sylviculture pêche, industrie hors construction branches A et B à E) et en services (information communication banques et assurances branche J).
  2. La compétitivité coût en valeur est mesurée par le rapport de la valeur ajoutée au coût de la main d’œuvre. (Hors agriculture pour laquelle le prix des intrants est primordial). Cet indicateur permet de rendre compte du rapport de la productivité unitaire[1] du travail à son coût unitaire. Cet indicateur permet de plus d’éviter la difficulté de la mesure du temps de travail effectif.
  3. Les performances sont mesurées d’une part, par les exportations de biens et de services en euro par habitant et d’autre part, par le solde de la balance commerciale (Biens) et le solde des transactions courantes (services).
Les données sont celles du 3ème trimestre 2013 (Eurostat)
Commençons par les performances sur les biens.
Comme on le constate sur le premier graphique les exportations allemandes sont florissantes et dominent largement celles des autres pays. L’Italie se place deuxième, talonnée par la France
Graphe 1 :



Ces différentes performances tiennent plus à la dotation en facteur de production qu’à la compétitivité coût.
Graphe 2 :


En effet la part des activités de biens susceptibles d’être exportés s’élève à plus de 26% de la valeur ajoutée totale alors qu’elle plafonne autour de 20% pour l’Italie et l’Espagne (proche de la moyenne de l’UE). La France et le Royaume-Uni se situent en dessous des 15% ce qui confirme la désindustrialisation de ces deux pays. Depuis le 1er trimestre 2000 la part de l’Allemagne passe de 25% à plus de 26% pendant que la France passe de 20% à moins de 15% et que les autres pays perdent eux-aussi entre 5 et 6 points.
Mise à part l’Espagne où le coût de la main d’œuvre est particulièrement bas les autres pays se situent dans un écart de quelques centimes d’euros, le rapport valeur ajoutée sur coût de la main d’œuvre n’apparaît pas être décisif.
Graphe 3:

Mais l’évolution est assez inquiétante. Depuis le 1er trimestre 2000, ce rapport Valeur ajoutée sur coût de la main d’œuvre a gagné 15% en Allemagne, 23% en Espagne pendant que pour la France le rapport perdait 10%, la perte est de 15% pour l’Italie et le Royaume-Uni.
Si aujourd’hui il ne semble pas y avoir de grands écart dans le rapport valeur ajoutée sur coût de la main œuvre, il y en a lorsqu'on regarde la rentabilité d’exploitation (excèdent brut d’exploitation sur valeur ajoutée brute) : l’industrie manufacturière est 1.3 fois plus rentable en Allemande qu’en France, le rapport passe à 1.5 pour l’Italie et l’Espagne, et plus de deux fois pour le Royaume-Uni.
L’ensemble de ces points explique la balance commerciale par habitant des différents pays 
Graphe 4 :


Passons aux services, pour lesquels la hiérarchie n’est pas la même. Si les allemands sont les champions de l’industrie les britanniques le sont pour les services. Même si les écarts sont moins nets
Graphe 5 :


Les écarts étant moins importants, la dotation en facteurs c’est-à-dire la part de la valeur ajoutée de services exportables dans la valeur ajoutée totale paraît moins explicative des performances, à l’exception du Royaume-Uni.

Graphe 6 :



Cet indicateur reste remarquablement stable de 2000 à nos jours. Le Royaume-Uni est passé de 12 à 14%, l’Allemagne a perdu 1 point, les autres pays n’ont pratiquement pas bougé.

La compétitivité coût mesurée par le rapport de la valeur ajoutée au coût de la main d’œuvre présente des écarts plus importants que pour la production des biens, mais ceux-ci restent modérés.

Graphe 7 :


L’Italie se distingue par un ratio plus élevé, mais cela n’influe pas sur ces exportations même si on peut imaginer que cela puisse lui permettre de résister sur son marché intérieur comme le laisse suggérer les performances en termes de balance des transactions sur les services.
Graphe 8:

Au total on s’aperçoit que sur les cinq pays seule l’Italie a une balance excédentaire tant sur les biens que sur les services. L’Allemagne compense largement son déficit sur les services par son excédent sur les biens, l’Espagne compense de manière inverse son déficit sur les biens par son excédent sur les services. Ces trois pays sont globalement excédentaires l’Allemagne sur un rythme d’environ 442€ par habitant et par trimestre, l’Espagne de 232€, l’Italie de 201€. La France et le Royaume-Uni sont déficitaires respectivement de 77€ et 276€ par habitant par trimestre. La France détient le déplorable record du plus mauvais rapport valeur ajoutée sur coût sur les services comme sur les biens et de la plus faible rentabilité d’exploitation.
Pour le détail des évolutions plus longues voir :




[1] http://www.oecd.org/fr/social/travail/18454123.pdf

Europe, un panorama


Pour quiconque admire le paysage économique et social, en ce début d'année, le panorama dépasse les meilleures anticipations. Orwell et Huxley avec un zest d'anarchie et quelques pointes de sauvagerie, un cocktail détonant. On pourra bientôt compter par satellite les personnes qui meurent et naissent dans les rues.
Incroyable!
Quelle vision fantastique, l'Art Dada de nos déchets, le cubisme de nos villes, l'impression de nos campagnes. Plus loin les pays, les contrées, paraissent tourmentées, nimbés de brumes. Et, cet horizon qui reste invisible.
Quelle curieuse sensation procure le gigantesque jeu de rôles que nous joue la grande comédie de la vie, où chaque acteur improvise. Dans la sueur, les larmes des pleurs se mêlent à celles des rires et forment le sel de la terre.
Quelle affaire! Pardon quelles affaires, il sera bientôt plus court d'énumérer les célébrités d'un jour non mises en examen. Entre corruption passive et active quelle carrière vais-je choisir s'interroge telle élite. De toute façon les mœurs se délitent, alors autant en profiter.
Valeur se confond avec prix. Principe est question de circonstance. Dans un monde de voleurs, à défaut de Roi soyons Prince.
Et dame Justice qui, devant l'ampleur de la gangrène qui gagne, sort de sa léthargie, et envoie ses plus preux chevaliers. Ils pourfendent, estoquent, l'ennemi recule, d'illustres captifs égayent les batailles. Plus le déchu est puissant, plus la gloire rejaillit sur l'avide qui le terrasse. La société commence à faire les comptes.
Il faut dire que l'argent est rare. La bouillie TVACSGRDS, grèves, lassitudes, reste sur l'estomac. A tel point que la croissance hoquette. Inutile de dire que cela compromet la convergence vers les critères de Maastricht, dont tout le monde se moque. Enfin, ce n'est pas très grave puisque même les allemands, les premiers de la classe, semblent aussi sécher sur les subtiles équations qui permettraient d'atteindre le nirvana européen.
Cette belle Europe, princesse des autres âges, toujours capricieuse, la tête dans les étoiles, les pieds dans la misère, quel est son chant ? Fraternité, Caïn et Abel, dans la même tombe enfin réconciliés, est-ce possible?
Ce que nous sommes parfois incapables de vivre entre voisins, ce respect de chacun, si difficile à créer, dont la flamme sans cesse vacille, comment l'établir à l'échelle européenne? Pouvons-nous être des nations unies?
La volonté politique suppléera au manque d'enthousiasme, la construction européenne est affaire de volonté, nous devrons, ensemble déplacer les montagnes, clame tel leader devant sa foule de militants débordants d'espoirs. Nous le pouvons car nous sommes unis par ce même idéal, héritage de nos héros, que nous transmettrons à nos enfants.
Tel autre, avec la même fougue, nous mettra en garde, contre ces féroces soldats qui viendront ivres de cruauté, égorger nos femmes et nos enfants. Méfions-nous aussi de ces sarrasins, venus du sauvage continent africain. Ces fous d'un Dieu servi par une terrible doctrine qui prône la sanctification par le carnage, sont une menace. « Aux armes citoyens ! La Patrie est en danger! » La Chine s'éveille! Périls multicolores ou hallucinations ? Va savoir.
Que la Vérité est difficile à cerner pour nous les humbles. Qui croire et que croire? Certes nos grands-parents ont souffert des hordes teutonnes. Mais, nos parents n'ont-ils pas aussi, croisés des temps modernes, été déferler, au nom de l'ordre républicain, sur une France, loin au sud, au-delà de la Grande bleue. Cette France ensoleillée, ils l'ont perdue. Ici, en tout cas, nous sommes chez nous, et nul verset qu'il soit européen ou coranique ne nous empêchera, de savourer une rondelle de saucisson pur porc suivi d'un bon fromage non pasteurisé, le tout accompagné d'un nectar pur fruit pressé d'une vieille vigne tortueuse accrochée à un terroir unique.
Ces hommes qui nous expliquent l'avenir, sont-ils dignes de confiance? L'ENA est-elle un label de qualité?
Serviteurs de la Nation, ils se comportent en Princes et pillent le trésor. Criblés de dettes, ils hypothèquent l'avenir. La raison d'Etat justifie les mensonges, l'amnistie absout toutes les fautes, on dissimule des faux en écriture et usage de faux documents administratifs sous «  le  Secret-défense ». Les instruments de l'Etat sont souvent utilisés pour assouvir les ambitions personnelles. Est-ce à cette image que l'on veut créer l'Europe?
L'Europe, riche de ses pauvres, ressemble à une île perdue au milieu d'un océan de continents de misères riche de ses rêves. Objet de toutes les convoitises, elle vacille. Laboratoire social du monde elle a tout tenté: royauté, révolution bourgeoise, empires, révolution industrielle, révolution populaire, capitalisme et marxisme, social-démocratie et démocratie sociale... Et il lui faut à nouveau, semble-t-il, inventer un système, apte à résoudre la complexité de notre monde contemporain. De plus, elle vieillit la belle Europe, avec moins de 2,1 enfants par femme sa population ne peut, à terme, que décroître.
Nos retraités sont les plus jeunes du monde, nos enfants sont les plus instruits du monde, nos malades sont les patients les mieux soignés au monde, nous fumons moins, nous buvons moins, nous roulons prudemment, bref c'est le meilleur des mondes. Et pourtant tout semble si fragile, lorsque, sortant le matin, nous rencontrons, recroquevillé de froid et abruti d'alcool, un homme carton, qui hier nous ressemblait tellement.

Ce panorama contrasté où le meilleur est la perspective du pire, reflète une époque exceptionnelle, de celle que l'humanité n'oublie pas. L'aventure ne fait que commencer, la grande conquête commence